Ça y est, la dernière course préparative est faite. Il ne reste plus que trois petites semaines jusqu'au marathon maintenant, avec encore quelques belles séances avant de lever le pied.
Donc en quelques mots, tous se passe toujours bien. Je suis mon plan à la lettre (est-il encore besoin de le préciser ?), souvent en solitaire, parfois accompagnée de mon tendre époux. C'était plus fun l'an dernier avec l'équipe que nous formions, mais je m'y suis faite, et j'ai malgré tout beaucoup de plaisir à suivre cette prépa.
J'ai même trouvé moyen de nous trouver un beau parcours aux alentours d'Europapark mardi dernier : il y avait une sortie avec 20' de tempo au milieu, et il n'était pas question de la manquer, ni le footing du lendemain d'ailleurs. Alors hop, je me suis "rendue" sur Openrunner, j'ai zoomé sur Rust (la localité qui héberge le parc d'attractions au Sud de l'Allemagne), et je me suis concocté un petit parcours de 9 km en campagne. Top ! Une belle boucle sans tourner en rond ni faire d'allers-retours, de petites routes peu fréquentées et même de beaux chemins non goudronnés, un profil tout plat ! C'est quand même fou ce qu'on peut faire de nos jours grâce à internet ! Mon homme a fait une petite infidélité à son plan et m'a accompagnée, il n'osait pas me laisser m'aventurer seule dans la nature germanique ! Nous avons remis ça le lendemain matin au réveil, avant le petit-déjeuner, pour un petit footing fort agréable avant de filer sur l'Aslace et ses beaux vignobles. Une sympathique escapade loisirs et sportive de deux jours.
Départ du marathon à 10h10
Donc dimanche, c'était le Lausanne marathon, qui propose trois distances, dont le semi. Après une magnifique et douce semaine automnale, l'hiver a fait une brusque apparition précisément pour le jour de la course ! Samedi déjà, les températures ont chuté en cours de journée, et les premiers flocons ont commencé de tomber l'après-midi. La nuit de samedi à dimanche, le vent s'est levé, pour se montrer tempétueux : rafales jusqu'à 110 km/h sur le plateau, jusqu'à 140 km/h sur les crêtes du Jura. Au réveil dimanche matin, le paysage était vraiment hivernal, les fenêtres blanchies par la neige soufflée.
Nous nous sommes rendus à la gare en métro avec des amis, où nous avons pris le train pour la Tour-de-Peilz, lieu de départ du semi. Et là, agréable surprise : pas de neige au sol, seulement un bon vent glacial, mais finalement pas pire qu'une journée de janvier, juste un peu précoce pour la saison ! Pour nous, le départ était à 13h30 (13h39 précisément dans mon cas, avec les départs en blocs). Les marathoniens quant à eux partaient partis à 10h déjà, au plus fort de la tempête. J'ai bien pensé à eux, ça n'a vraiment pas dû être évident de courir 42 km dans ces conditions ! Une pensée également pour les bénévoles, sur pieds dehors depuis 8h du matin et jusqu'à la fin du semi, soit des heures immobiles dans le froid !!
J'avais pris mes couches avec moi : un collant long, un sous-pull technique manche courtes, un pull technique manches longues, et une très fine veste coupe-vent. Par-dessus : une vieille laine polaire destinée à rester sur place, pas le courage d'attendre presque 1h dans le froid (les derniers camions pour ramener les sacs à Lausanne devaient partir à 12h45 déjà, finalement ils auront attendu un peu plus). J'étais donc prête à affronter la bise noire.
Petit échauffement de 20 minutes, puis j'ai rejoint le bloc de départ, le temps d'avaler un gel, et hop, c'était parti !
Je n'ai pas vraiment prévu de tactique de course. L'allure marathon n'est pas encore définie (comme l'an dernier, j'attends les insturctions de la coach dans 2 semaines), j'ai le feu vert pour le courir en mode semi, mais sans trop forcer, car il ne faut tout de même pas générer trop de fatigue à 3 semaines de l'échéance. J'ai dans la tête un chrono de 1h50, idéalement un tantinet moins, mais honnêtement, je ne me mets aucune pression, ce n'est pas mon objectif. Je pars doucement (1er km en 5:21), accélère un peu, car je ne veux pas non plus trop jouer la prudence (2e km en 4:45), oups ! je ralentis à nouveau (c'est du grand n'importe quoi jusque là) et m'installe enfin dans une allure assez régulière, enfin c'est ce qu'il me semble. Il faut composer avec les quelques faux-plats, le vent parfois violent de face, mais au final des conditions pas si terribles. Je prends un verre (d'eau !) à chaque ravitaillement, quelques gorgées avalées sans hâte (mais sans m'arrêter) car elle est froide, je n'ai pas pris mon porte-gourdes. Un gel après 42', et le gel "coup de fouet" au 17e (après env. 1h26 de course). De là, j'accélère gentiment, j'ose un peu plus. Je cours le dernier km en 4:27, ce qui me fait très plaisir quand je pense que j'avais peiné à cette allure sur des 1000m une semaine avant ! Comme quoi c'est beaucoup dans la tête ...
Au final, un chrono de 1:45:37 qui me ravit ! C'est mon record personnel. Mon dernier semi date de 2005 où j'avais fait 1:49:10 sur ce même parcours (temps à ma montre, car le chrono officiel de 1:50:48 était alors au coup de pistolet), et mon meilleur chrono sur semi avait été réalisé l'an dernier durant mon marathon (1:48:46 sur le 2e semi). Donc la forme revient, l'entraînement paie, ça fait du bien ! Sans être revenue au niveau de l'an dernier, j'ai tout de même bien progressé durant ces dernières semaines.
Quant à mes sensations : plutôt bonnes dans l'ensemble, une impression de facilité, ou plutôt l'impression d'être dans la bonne allure pour la distance (pas pour le marathon !). Je gère mieux mes courses, ce qui donne toujours l'impression de "j'aurais pu tirer plus", mais pas si sûr au final ... Je me dis qu'en allant plus vite, j'aurais aussi certainement câlé à moment donné, ou tout du moins je me serais mise dans le dur et aurais eu moins de plaisir ! Sinon, un peu d'ennui par moments sur ce parcours, chacun étant enfermé dans sa bulle, froid oblige. Et puis ça m'a fait bizarre de me retrouver sur ce parcours sans faire l'aller-retour ! Un brin de nostalgie, l'euphorie en moins ...
Prochaine étape : Valence dans moins de 3 semaines ! Le temps file !!